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IMPACT


Programme Impact


Une expérience humaine hors du commun à la rencontre des complexités du conflit israélo-palestinien pour des enseignants et animateurs de jeunes.


Depuis 2014, l’asbl Actions In the Mediterranean (AIM - www.actinmed.org), accompagnée de bénévoles, invitent enseignants, animateurs de jeunes et lycéens bruxellois à se confronter aux complexités du conflit israélo-palestinien. L’objectif étant de se doter d’un ensemble d’outils destinés à faire face aux conséquences d’un conflit, mal connu, très présent chez nous dans les consciences et dans les imaginaires.


Impact 2019
Impact 2019

Depuis 2014, l’asbl Actions In the Mediterranean (AIM - www.actinmed.org), accompagnée de bénévoles, invitent enseignants, animateurs de jeunes et lycéens bruxellois à se confronter aux complexités du conflit israélo-palestinien. L’objectif étant de se doter d’un ensemble d’outils destinés à faire face aux conséquences d’un conflit, mal connu, très présent chez nous dans les consciences et dans les imaginaires.

Lancé en 2017 et soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, le programme Impact propose au public travaillant dans les milieux de l’enseignement et de la jeunesse de regarder autrement le conflit israélo-palestinien. Confronter les préjugés au réel : déconstruire les stéréotypes, mieux comprendre la complexité du conflit israélo-palestinien sous tous ses aspects, renforcer les capacités des participants à évoquer ce sujet de façon sereine et constructive, les outiller à la réflexion et la critique. Ce travail se réalise dans le cadre d’un processus de préparation en amont suivi d’une immersion exceptionnelle d’une semaine en Israël et en Palestine.

Actions in the Mediterranean (AIM) a été fondée en 1995 par Simone Susskind. Ancienne députée bruxelloise et sénatrice, elle milite depuis toujours en faveur des droits humains, du dialogue interculturel et de la paix au Proche-Orient. Actuellement, AIM concentre une partie de ses efforts au renforcement des capacités des femmes au Maghreb. Depuis cinq ans, AIM est également très présent dans les milieux scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec les programmes Israël-Palestine pour mieux comprendre (IPPMC) et Impact.

Entre amalgames et préjugés : des enseignants, des éducateurs et des animateurs de jeunesse démunis



En 2014, l’opération militaire « Bordure Protectrice » qui fait plus de 2000 morts dans la bande de Gaza, a fait la une des journaux notamment belges et français. Dans plusieurs capitales européennes dont Bruxelles et Paris, des manifestations ont mis à jour l’incompréhension, la frustration, la colère, voire même la haine des manifestants, souvent des jeunes, se traduisant par des slogans et des amalgames violents tels que « Mort aux juifs » et/ou par des actes de vandalisme à l’égard de synagogues et d’écoles juives.

Porteur d’une forte charge émotionnelle et souvent mal connu, le conflit israélo-palestinien cristallise les tensions et les passions de générations entières sensibles à une cause qui révèle la diversité des identités, des parcours de vie difficiles, les idéaux d’une jeunesse désabusée et souvent en quête de soi. Dès lors, des préjugés et des amalgames en tout genre abondent et font le lit des discours populistes et obscurantistes. Beaucoup d’enseignants, d’animateurs de jeunes et d’éducateurs se sentent démunis pour aborder ces questions complexes avec leur public.



Israël-Palestine pour mieux comprendre (IPPMC) : outiller les jeunes à appréhender une réalité complexe



C’est dans ce contexte qu’est née le programme Israël-Palestine pour mieux comprendre (IPPMC) qui totalise aujourd’hui cinq éditions (la sixième a été lancée en septembre dernier avec 4 écoles bruxelloises et le voyage en Israël-Palestine est prévu en février 2020, pendant les vacances de Carnaval). Plus de 200 élèves et 36 enseignants ont déjà participé à ce programme.

Dans le cadre de ce programme, des jeunes Bruxellois, accompagnés de leurs professeurs, se rendent en Israël et en Palestine à la découverte d’une réalité sensible et complexe. Les choses étant rarement noires ou blanches, quoi de mieux pour nuancer sa vision des choses que de s’y confronter directement.

En avril 2015, 40 élèves de 5ème issus de trois écoles bruxelloises très différentes, le Lycée Emile Jacqmain, le Lycée Henriette Daeschbeck et l’Institut des Arts et Métiers, s’envolent pour un voyage d’une semaine en Israël et en Palestine à la rencontre de la diversité palestinienne et israélienne. Un voyage qui va bouleverser leurs certitudes et créer des émules dans d’autres écoles l’année suivante. Ils ont, au préalable, eu l’opportunité de se découvrir, de faire connaissance et de suivre une formation sur l’histoire du conflit, appris à déconstruire des stéréotypes sur l’antisémitisme et l’islamophobie. Le travail accompli permet de développer le sens critique des jeunes, de les ouvrir à la nuance et de les interpeller à la nécessité du dialogue, de la tolérance et de l’ouverture. Beaucoup d’entre eux se sentent désormais mieux armés pour aborder des questions liées au conflit, à l’identité, ou aux stéréotypes.


A gauche, Hicham et à droite, Ayoub
A gauche, Hicham et à droite, Ayoub

Un film a été réalisé autour de chaque édition du programme et en début d’année scolaire suivante, les élèves sont formés pour devenir des « ambassadeurs de nuances » et ils partagent leur expérience avec leurs pairs dans de nombreuses écoles. Au point que plusieurs enseignants ont sollicité AIM pour bénéficier d’un accompagnement similaire.


Impact-adultes : le besoin de connaître et d’apprendre pour mieux comprendre et agir

Le programme Impact est né dans la foulée d’IPPMC. Dans le même esprit que les voyages effectués avec les jeunes, un premier groupe de 25 adultes – issus de l’enseignement, de l’animation et du monde culturel – est parti pour un projet pilote en novembre 2017. Deux autres éditions ont suivi. La dernière a eu lieu pendant le congé de Toussaint 2019, avec un groupe de 17 adultes et de l’équipe de AIM : des enseignants, des étudiants, des travailleurs sociaux. Des profils et des parcours multiples, issus de différentes régions du pays, mais avec toujours le même point commun : une forte envie de mieux comprendre le conflit israélo-palestinien et de dépasser les images stéréotypées qu’il véhicule.




Un programme au cœur de la complexité : entre double narratif et richesse des sociétés palestinienne et israélienne


Le double narratif raconté par Shy et Marlone
A gauche, Shy, notre guide israélien et à droite, Marlone, notre guide palestinien

Le conflit israélo-palestinien est un conflit de territoire, qui implique deux peuples et deux sociétés plurielles traversées par des lignes de fracture multiples. Ces deux sociétés évoluent chacune avec leur propre narratif et ont en commun de se projeter dans l’avenir en tant que sociétés libres et indépendantes dans un environnement pacifié. La confrontation de cette aspiration commune a généré un conflit, enlisé depuis des décennies et médiatisé à outrance.



La mise en parallèle de ces deux narratifs est au cœur d’Impact. Après plusieurs réunions de préparation, AIM propose aux participants de sillonner Israël et la Palestine, à la rencontre de différents acteurs de la société civile. Ces acteurs de la société civile sont actifs des deux côtés du Mur de Séparation. Ils se battent au quotidien pour trouver une issue à ce conflit, en dépassant la peur et les préjugés.


Cette année encore, les Impactiens ont pu mesurer la diversité et la complexité des sociétés israélienne et palestinienne. A quelques kilomètres de Tel Aviv, là où il a posé ses valises pour la première étape du voyage, le groupe a effectué sa première visite au kibboutz de Ramat HaKovesh. Une immersion passionnante dans une communauté fondatrice de l’Etat d’Israël, où l’idéal d’égalité a évolué avec son temps sans pour autant disparaître du projet commun.



Deux jours plus tard, à Jérusalem, le groupe a visité Yad Vashem, le mémorial de la Shoah. Le soir même, en territoire palestinien, à Bethléem, de l’autre côté du Mur de Séparation, il a été accueilli au camp de réfugiés d’Aïda par l’association Noorweg, le premier centre de soin et d’éducation fondé par des mères d’enfants handicapés. Deux moments fort de confrontation avec des traumatismes importants pour les deux sociétés.


La suite du voyage a également été très riche en moments forts. Avec l’organisation « Peace Now », le groupe a pu constater la réalité de la colonisation en Cisjordanie. Dans les bureaux de UNRWA, l’Agence des Nations-Unies chargée de la protection des réfugiés de Palestine, à Jérusalem, ils en ont appris davantage sur les réalités quotidiennes de ces réfugiés et sur les problèmes que pose, encore aujourd’hui leur situation dans leur vie quotidienne, dans la gestion de l’aide humanitaire et sur le plan international.


L'organisation "Peace Now"

Dans le nord du pays, en Galilée, ils ont rencontré le directeur d’une école druze, l’une des communauté qui composent la minorité arabe israélienne (20% de la population du pays). A Jérusalem, ils ont longuement discuté avec Charles Enderlin, ancien correspondant de France 2 au Moyen-Orient, ainsi qu’avec Ouri, un ancien soldat de Tsahal, l’armée israélienne, qui a rejoint l’organisation « Breaking the silence », pour en dénoncer les pratiques dans les territoires occupés illégalement par l’Etat d’Israël au regard du droit international.

Le dernier soir, le groupe a écouté les témoignages poignants de Bassam et de Rami. L’un est palestinien, l’autre est israélien. Chacun a perdu sa fille dans des circonstances tragiques liées au conflit (un attentat-suicide pour la fille de Rami, Smadar, une balle d’un soldat pour la fille de Bassam, Abir). Ils témoignent désormais courageusement ensemble, partout dans le pays et dans le monde pour montrer que la souffrance n’a pas de frontières : que leurs enfants sont morts, tués par la même violence, et qu’il est urgent d’y mettre fin pour toujours.


Rami Bassem Ouri C. Enderlin



Et après…le Bruxelles de demain



Devenant à leur façon des ambassadeurs de nuances, les Impactiens sont mieux outillés pour comprendre une réalité complexe à la fois lointaine et proche, transposée dans le contexte multiculturel bruxellois et portée, souvent, par des jeunes qui cherchent leur place dans un monde globalisé et globalisant.

Désormais, cette complexité se dessine à l’aune des nuances que chaque participant-e attribuera à sa perception du conflit. Une perception ouverte et progressiste, qui ne nie nullement les faits, et qui leur permet sereinement de mettre positivement cette expérience au service de leur engagement professionnel et/ou militant.

Comme le dit Souad, une des bénévoles d’AIM, « Impact, c'est une expérience riche d'apprentissages, de leçons de vie, d'émotions et de partages. Une expérience qui permet de se projeter dans une rétrospective erronée et d'en redéfinir les contours avec conscience et inclusion. » Une « aventure humaine et une leçon de vie inoubliables » qui impacteront positivement la vie de nos participants.

Le programme Impact crée de réelles opportunités : il contribue à l’évolution des mentalités, à la lutte contre la haine et la violence multiforme, autant de défis auxquels doit faire face la Belgique, en particulier Bruxelles où plus de 180 nationalités coexistent. Autant dire que le soutien des pouvoirs publics aux initiatives citoyennes telles qu’Impact et IPPMC est fondamental.



Ava Arshia Nassiba

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